-
Par segpalienor le 27 Août 2018 à 11:22
Peu voire pas de nouveaux posts cette année, vous l'avez constaté. En effet, j'ai eu une année difficile avec la classe de 3ème dont je suis la professeure principale. Une de ces classes avec laquelle, quoi que tu fasses, ça n'accroche pas... J'ai donc dû revoir tout le contenu comme la forme, toujours sans succès, puis j'ai fini par "limiter la casse"... Peu de motivation pour créer donc, d'où le manque de publications... Même après 15 ans de métier, on en arrive parfois à être dépassé... et la seule chose à faire dans ce cas là, c'est se préserver pour tenir jusqu'à l'année suivante...
Que s'est-il passé ?
Un petit groupe d'anciens de l'établissement, avec qui l'année de 4ème n'avait pas été simple non plus. Des profils déjà compliqués, fragiles mais ayant tout de même une certaine confiance dans l'équipe (c'est déjà ça !).
Plus, 50% de nouveaux arrivants. En classe de troisième, ça fait beaucoup ! La plupart, ayant déjà fait un ou deux collèges, exclus ou gentiment priés d'aller s'inscrire ailleurs... Des jeunes n'ayant plus confiance ni dans le système éducatif, ni dans les adultes.
On mélange le tout et on obtient une classe à 75% de refus de travail, de communication, de cadre et même en refus de projet professionnel...
L'année s'est passée essentiellement à travailler des parcours très individualisés, en lien avec les familles afin de leur offrir le maximum de chance pour la suite. On verra à plus long terme ce que ça a donné...
Le programme, le DNB, cela a été mis entre parenthèses... (Une seule mais très belle réussite cependant !)
Quelles leçons en tirer ?
1. Attendre de "prendre la température de la classe" avant de faire la programmation et de lancer des projets ! J'ai suffisamment de matière première pour me permettre de commencer l'année avec ce que j'ai, ça évitera les déceptions ;)
2. Les objectifs premiers de la classe (particulièrement en 3ème mais pas seulement) sont la motivation et le travail sur la confiance en soi et en l'équipe. Tout le reste est de la perte de temps si on a pas ça d'abord. Pas la peine de courir après un programme, si les élèves ne nous suivent plus...
3. La motivation, ce n'est pas seulement trouver un projet professionnel !! Peu de gens savent ce qu'ils veulent faire à 15 ans et c'est bien normal. Il faut (re)trouver d'autres leviers : la curiosité par exemple...
4. Le climat, l'ambiance de classe est aussi importante pour eux que pour nous ! Aller en cours à reculons, n'est plaisant pour personne. Il faudra donc prendre du temps, même quand on en a peu, pour retrouver le plaisir d'être ensemble, en groupe.
5. Ne pas trop prendre à cœur les échecs quand il y en a ! On fait ce qu'on peut !
Concrètement, des idées nouvelles ?
- Déjà un changement pour moi dans l'emploi du temps. Je garde Français 4/3ème, HGEMC 3ème, mais c'est tout. Je récupère la Physique-Chimie 3ème (une grande nouveauté), de la découverte des métiers en co-enseignement, de l'AP et du soutien.
- Les impliquer dans les choix de programmation, de projets, dès le début d'année et au fur et à mesure. On explique, on justifie, (on spoile parfois ! ), on choisit, et on fait le point régulièrement.
- Leur donner des manuels (qu'ils voient où nous en sommes...). Il y en a des pas mal du tout (notamment ceux de 3èmes Prépa-pro en HG ou en Physique-Chime justement !). Pas obligé de les suivre à la lettre évidemment, mais j'y vois de plus en plus d'intérêts. Nous, on gagne du temps et eux aiment fouiner dedans. Tout le monde est gagnant.
- Le temps bonus à utiliser pour jeux, discussions, balades, films. En gros, quand la journée s'est bien déroulée et que la classe a bien travaillé, on gagne du temps à cumuler puis à dépenser comme la classe le souhaite. (Voir l'article dédié, à venir)
- Du travail autonome, façon plan de travail, sur les temps de groupe ou de co-enseignement (Merci les EREA pour ça !). Rien de très rigoureux comme j'ai pu tenter par le passé, mais plus souple, à la semaine. J'aurai deux heures que je compte dédier à cela. Il y aura généralement de la production d'écrit, de l'EDL (sous forme de défis sans doute), un exercice d'HG ou de Sciences... Je garderai la lecture-compréhension et l'oral pour les séances en classe entière et de façon plus magistrale.
Voilà, j'espère poster plus régulièrement cette année.
Bonne rentrée à tous !
9 commentaires -
Par segpalienor le 25 Mai 2016 à 18:00
Je vous ai déjà expliqué ce qu'était un EREA.
Pour résumer, c'est un établissement d'enseignement adapté dont la spécificité (voire l'unicité) est l'internat éducatif. Cet internat est encadré par des professeurs des écoles (PEI), qui font les nuits, les repas, mais aussi et surtout le suivi des études, des activités parascolaires et éducatives, et qui par ces activités contribuent à l'ouverture culturelle et à l'acquisition de savoirs-être essentiels à un futur citoyen. Ces activités sont réfléchies, adaptées, construites, évaluées, bref le travail d'un PE.
Mais alors pourquoi font-ils les nuits, les repas, les récrés ?
Jusqu'à présent, la logique était de privilégier des interlocuteurs stables et une continuité entre les temps d'activités éducatives et ceux de repos et de loisirs. Cela permettait qu'un lien se crée entre adultes et jeunes. Lien qui est le garant d'une certaine sérénité dans un établissement comme un EREA. Les PE classe côtoient, coenseignent et communiquent avec les PEI : une congruence importante.
Pourtant, dans de plus en plus d'académies, des renouvellements du personnel sont en train de s'opérer. Des PEI remplacés le plus souvent par des ASEN ou AED, qui sont donc moins payés, n'ont pas de formation spécifique à leurs missions et ont des contrats précaires. L'idée sous-jacente étant de limiter de plus en plus l'utilisation de PE pour des missions qui ne sont pas purement pédagogiques.
Si la logique de base est compréhensible, il s'avère qu'un EREA est une structure très fragile et que son équilibre risque d'être menacé par la précarité de nouveaux personnels ainsi que par leur manque de formation et leur absence des temps de concertation.
De tels bouleversements ne peuvent avoir lieu sans le soutien de la communauté éducative des EREAs.
Je vous encourage donc à suivre l'évolution des actions menées et à participer aux échanges sur cette page FB qui regroupent plusieurs EREAs en danger.
5 commentaires -
Par segpalienor le 10 Septembre 2015 à 18:43
On m'a demandé plus de lisibilité sur l'organisation de l'enseignement de français sur la semaine. Voici donc pour ceux que ça intéresse ma semaine-type. En sachant que chez moi tout est très souple ! J'ai la grande chance d'avoir de nombreux créneaux avec les classes dédoublées ou en co-enseignement avec un collègue. C'est une volonté de l'établissement. J'en profite donc pour faire des groupes chacun de son coté ou au contraire travailler à deux ensemble dans la classe, on adapte en fonction du contenu. et les créneaux d'HG pourront se transformer en créneau de français et inversement en fonction du thème, des besoins ou de l'humeur de la prof et des élèves !!
votre commentaire -
Par segpalienor le 30 Juillet 2015 à 12:01
HISTOIRE/GEO
En 4ème :
Constat :
Cette année mes 4èmes n'ont pas du tout accroché en histoire, les leçons n'étaient pas apprises ou mal apprises et surtout ils avaient beaucoup de mal à se repérer dans les leçons entre les choses importantes ou non.
Les rituels qui suis-je ont bien fonctionné mais les élèves ont été perturbé par le manque de lien entre le cours et les personnages de Qui suis-je ?
C'est une collègue qui faisait la géographie, une heure par semaine, ce qui n'était pas simple pour elle car ça avançait très lentement...
Solutions proposées:
L'année prochaine, je reprends tout le créneau agrémenté d'un créneau d'arts que j'utiliserai pour faire de l'histoire des arts comme il y a deux ans !
Je suis ravie. Je vais pouvoir travailler par séquences à nouveau.
Je ne sais pas exactement de combien d'heures/sem je disposerai mais j'ai fait une ébauche de programmation (en sachant que j'ai du faire des choix notamment en géographie qui a un programme compliqué en 4ème).
Je ferai les 10 premiers Qui suis-je en première période et n'attaquerait le programme d'histoire qu'en deuxième période.
En 3ème :
Cette année j'ai pu complètement dédoubler toutes mes heures d'HG entre le groupe CFG et celui DNB. C'était très confortable ! Notamment avec le groupe DNB qui a pu travailler dans le calme et la concentration ! (ils ont d'ailleurs obtenu leur DNBpro !)
Par contre, j'ai dû refaire tous les cours en deux niveaux, donc pas mal de boulot, heureusement que je dispose d'outils très bien faits !
Surtout pour le groupe DNB Surtout pour le groupe CFG
L'année prochaine je ne pourrais pas dédoubler a priori. Je vais donc faire une programmation commune avec des exercices de difficulté différente. Façon double niveau.
4 commentaires -
Par segpalienor le 19 Juillet 2015 à 13:41
Comme chaque année voici mon bilan par discipline.
FRANÇAIS : EDL
Outils/Méthodes utilisés :
- Rituel hebdomadaire (phrase du jour) pour la grammaire de phrase (nature/fonction)
- Rituel hebdomadaire sous forme de défi en binôme soit pour le voca/ortho lex , soit pour l'ortho gram
- Fiches mémos à coller dans le cahier de rituels au fur et à mesure de l'année (et à colorier éventuellement)
- exercices de découverte ou d'application de façon ponctuelle en rapport avec le thème de littérature ou bien décrochés (en utilisant le manuel de français)
- Pour les évaluations je laisse accès aux outils (cahier de rituel), sauf quand je teste la validation de la compétence.
Bilan :
Le concept du rituel fonctionne bien. Depuis quelques années que je l'utilise sur les 2 ans de 4/3e les élèves sont de plus en plus à l'aise avec la terminologie grammaticale.Les consignes ne les paniquent plus et ils savent utiliser leurs outils. Une grande majorité maitrise le palier 2 pour les items concernant le vocabulaire, et la nature des mots.
Cependant le rituel phrase du jour est trop long (une heure en fin d'année), les élèves se lassent et je n'arrive pas à travailler suffisamment sur les fonctions
Les défis ont un grand succès. Les élèves vont facilement vers le dictionnaire et utilisent au mieux leurs outils, à condition d'être en binôme.
Ils restent cependant assez chronophages (une heure avec la correction). Les élèves sont également encore en difficulté concernant l'orthographe grammaticale lorsqu'ils sont en individuel mais ils sont plus investis lorsqu'ils doivent se relire et sont dans une vraie dynamique de réflexion en groupe.
Conclusion :
Les rituels "Phrase du jour" seront plus courts, une seule phrase avec nature et fonction (je dois donc revoir ma programmation). Je vais également arrêter d'utiliser l'ardoise car la mise en place est toujours très longue. Si j'arrive à faire se tenir ce rituel en 20 min, je pourrais en faire 2 par semaine.
Par contre, les élèves auront à faire une phrase en devoir. Il me reste à trouver le format pour ne pas que les élèves rapides puissent faire cette phrase supplémentaire en classe.
Les défis ortho et voca me conviennent mais je vais revoir l'ordre et le contenu des défis ortho pour que la progression soit plus juste. Il faudrait également que je trouve une solution pour les élèves en grande difficulté (probablement souligner les changements à faire ou couper le texte).
Je voudrais aussi introduire des mini-rituels sur ardoise pour l'orthographe/conjugaison, sans trace écrite. J'ai fait quelques essais en fin d'année, je continue à y réfléchir.
Les fiches mémos seront distribuées dès le début de l'année.
1 commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique