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Par segpalienor le 16 Février 2015 à 14:05
« J’aurai jamais dû aller en SEGPA »
« On nous traite de gogols »
« C’est une école de fous »
Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai entendu ce discours de la part de mes élèves. En en creusant un tout petit peu, on constate qu’ils souffrent réellement de cet a priori sur la SEGPA. Ils sont regardés de travers dès que l’on sait où ils sont scolarisés.
C’est encore pire en EREA, car en SEGPA on peut encore essayer de faire illusion en donnant juste le nom du collège et la classe. Mais peu de gens savent ce qu’est un EREA et nos élèves non plus finalement.
Un EREA c’est un collège + un lycée pro + un internat (pour certains)
Un collégien EREA = un collégien SEGPA
Pourtant ce ne sont pas les seuls à souffrir de « ségrégation » scolaire. Tout le système éducatif est gangréné par cet élitisme. Les filières générales regardent de haut les filières techno qui regardent de haut les filières pro … et les SEGPA regardent de haut les EREA qui regardent de haut les ULIS ou les ITEP, etc…
On pourrait attribuer cela à l’adolescence qui est une jungle, blabla… Mais cela est également vrai chez les enseignants !!
Quand je dis à un collègue de primaire ou de secondaire où je travaille, on me regarde d’abord comme si je parlais chinois, puis une fois qu’ils voient de quoi je parle, je me vois gratifiée d’un compatissant « tu as bien du courage… ».
Quand un remplaçant est nommé dans mon établissement, on croise les doigts pour qu’il vienne et y reste le temps du remplacement !! Parfois, on ne le voit jamais !
Les nouvellement nommés à un poste en EREA en « poste septembre » sont en général paniqués les premiers jours, rien que par les « on dit ».
Et pourtant…
Souvent, ils restent l’année d’après… et s’ils partent, ils partent avec un certain regret… Etonnant non ?
Et bien non, ce n’est pas étonnant ! Nos élèves ne nous mangent pas tout crus, et oui, on peut ENSEIGNER en EREA ou en SEGPA.
Bien sûr, ce n’est pas la même chose qu’en primaire. Nos élèves ont souffert de longues années d’échec scolaire.
Ce n’est pas facile de prendre la mesure de ce que cela veut vraiment dire quand on a soit même fait de longues études, peut-être au pire redoublé une fois au cours de sa longue carrière d’élève.
L’échec scolaire, c’est le long terme, c’est tout ce qui constitue l’égo d’un enfant qui est renié, ce sont des conflits avec sa famille, des conflits avec ses enseignants, des moqueries et des brimades de la part des autres élèves.
Pour survivre à l’échec scolaire, un enfant doit se construire une carapace et se trouver une raison à son échec : des raisons extérieures, comme les profs sont nuls, l’école sert à rien, c’est parce qu’on m’a envoyé dans cette école, j’avais des problèmes dans ma famille, etc…
Parfois ils ne se trouvent pas de raisons extérieures et leur estime de soi devient nulle.
Souvent c’est un mélange des deux…
Alors en classe, la priorité ce n’est pas le contenu, pas au début en tout cas ! Selon moi, les connaissances, les compétences scolaires qu’on nous demande de leur transmettre (tiens, c’est une bonne remarque ça, quels contenus d’ailleurs ? le programme du collège ? du cycle 3 ? du socle ? palier 2 ? palier 3 ?), ne sont que des supports pour recréer une estime de soi et une confiance en l’école.
Alors que faire ??
Pour moi, la première chose à faire, c’est d’apprendre à connaitre ses élèves. Je ne veux pas dire par là qu’il faut lire leur dossier (souvent dramatiquement vide) ou leur faire remplir des fiches de renseignements à tout va. Il faut les faire parler, discuter avec eux, créer un climat d’écoute et de confiance et cela veut parfois dire parler de soi aussi, parce que c’est ça une relation. Et si c’est trop compliqué en groupe classe, alors il faut trouver d’autres moments, après le cours, à la récréation, en sorties… Apprendre à les connaitre, eux les personnes et non pas les élèves, et ne pas les juger. Apprendre à connaitre leur personnalité et non pas nécessairement leur passé.
Ensuite, varier les méthodes, en fonction des élèves, voir ce qui marche ou non, tester, tout en gardant un éternel optimisme face aux élèves : « ça va marcher ! Tu vas y arriver, ya pas de raison ! »
Rester également positif face aux échecs. Bien sûr en privé on rage quand on corrige une évaluation ratée, mais au moment de leur rendre, il faut se garder de les culpabiliser. Même s’ils jouent la comédie du « j’m’en fous d’t’façon ! », vous pouvez être sûr que ça ne leur fait pas plaisir. On cherche des explications : pas compris, pas assez révisé… sans les enfoncer ! Et on propose des solutions : étude, fiche de révision explicite, devoir de rattrapage, soutien individuel lors de la proche évaluation… Et on se remet aussi en question, si la moyenne de la classe est trop basse, c’est peut-être aussi les évaluations qui sont trop difficiles ou qui ne correspondent pas vraiment à ce qui a été travaillé en classe.
Face à un élève en grande difficulté, il m’est arrivé de le surnoter ou de l’aider beaucoup durant l’éval, afin qu’il ait une bonne note ! Et la conséquence de cette bonne note, ça a été une autre bonne note, mais celle-ci avec beaucoup moins d’aide. La réussite crée la réussite !
Alors, certes, on dépense de l’énergie, certes, on essuie parfois des échecs et on doit très souvent se remettre en question, mais enseigner en SEGPA/EREA, ce n’est pas une punition ! C’est même selon moi une chance ! Une chance de laisser tomber nos a priori élitistes et de s’ouvrir aux autres. De découvrir des jeunes passionnants et qui ne demandent en fait qu’à apprendre, des jeunes qui ont gardé leur curiosité d’enfants et avec qui de réels liens se créent.
Alors, oui je râle, oui ils me fatiguent, mais je ne changerai jamais de métier !
14 commentaires -
Par segpalienor le 15 Juillet 2014 à 15:07
1. Les rituels
Là aussi, j'ai fait différentes tentatives de phrases du jour : sous formes de fiches (orthographe ou grammaire), ou insérées dans un cahier de rituel (grammaire + vocabulaire).
Le bilan est nettement plus positif !
Avantages :
- Tout d'abord, le format rituel est plus court (environ 20 min en comptant les mouvements de matériel, et 10 min max d'activité pure), ce qui permet aux élèves de ne pas saturer trop vite.
- L'activité a lieu en classe entière, cela me facilite la vision globale sur le comportement mais surtout sur la participation et les difficultés éventuelles de chacun.
- De vrais échanges intéressants ont eu lieu, de vraies questions : "Madame, en fait, c'est quoi la différence entre un adjectif et un adverbe ?", "Madame, comment sait-on si "le" est un déterminant ou un pronom ?"
- Plusieurs notions revues en 10 min, et les notions sont régulièrement rebrassées (surtout en vocabulaire), les résultats en évaluation sont bien meilleurs et les connaissances restent plus longtemps.
Inconvénients :
- La gestion du matériel prend un temps fou ! L'année dernière, nous avons utilisé un cahier regroupant tous les rituels (y compris ceux d'HG), c'était mieux. Nous y avons collé les mémos de grammaire (qui sont aussi affichés dans la classe), cela évitait d'aller chercher le gros porte-vues de leçons que les élèves gardent depuis la 6ème.
- Nous avons aussi utilisé les ardoises cette année, très pratiques pour voir d'un coup d’œil qui a réussi et qui participe ! Mais là aussi, cela demande du temps pour les sortir et les ranger !
- Certains élèves réussissent vite, alors que d'autres mettent plus de temps. Et forcément, ils finissent par s'ennuyer et faire du bruit...
- Tout le monde fait la même chose au même moment, peut de différenciation.
- Si je fais un rituel, il ne me reste plus que 30 min d'activité pour autre chose, ce qui n'est pas facile à prendre en compte dans mes progressions de littérature par exemple...
Bilan :
- Je vais garder la forme rituelle pour les révisions d'EDL, les leçons devront être déjà vues (soit les années précédentes, soit lors de leçons spécifiques).
- je garde aussi le cahier de rituel A5, mais je n'y mettrai que les rituels de français avec différentes parties : les mémos (j'en prévois d'autres comme ceux de grammaire, façon carte mentale), la phrase du jour (qui réuni grammaire et vocabulaire), et probablement un autre rituel type mini-dictée pour balayer l'orthographe et la conjugaison, et une partie lexique pour garder une trace des mots nouveaux rencontrés.
- Je vais modifier les phrases du jour pour gérer les élèves plus rapides en proposant une phrase de plus pour eux.
- Je cherche toujours une solution pour diminuer le temps de gestion du matériel tout en gardant l'utilisation de l'ardoise....
2. Les autres moments d'EDL
L'EDL (et surtout l'orthographe/conjugaison), ça n'a d'intérêt que pour la production d'écrit ! C'est donc sur les moments en demi-classe que nous allons travailler cela. Hors mes élèves ne semblent pas voir l'intérêt/avoir l'envie/le courage de retravailler leurs textes. Une fois le premier jet terminé, ils ont l'impression d'avoir rempli le contrat... En même temps pour ceux qui parviennent à écrire un texte d'une 40aine de lignes, si cela veut dire retravailler l'orthographe pour l'intégralité du texte, c'est juste décourageant ! J'ai donc tendance à ne demander des ré-écritures que sur la grammaire de texte et la syntaxe et non sur l'orthographe. L'ennui c'est qu'au bout du compte, on fait peu d'orthographe.
Il va donc falloir que je propose, autour des activités de productions d'écrits, des petits ateliers d'amélioration de textes, sur non pas l'intégralité des textes, mais des extraits choisis (en lien avec les difficultés rencontrées et la programmation de classe).
Là aussi va se poser la question de la gestion du groupe si nous sommes en classe entière (j'y reviendrais dans un futur article).
Je vais prendre l'exemple d'une activité qui avait très bien fonctionné cette année, liée à la production d'écrit et qui permettait d'introduire les compléments circonstanciels : un texte court, sans les CC, mais avec des questions (où? quand? comment ?) à la place. La consigne était d'inventer des groupes de mots (sans verbe conjugué pour éviter la notion de proposition subordonnée un peu complexe) pour remplacer les questions et créer un texte plus intéressant.
L'activité a tout de suite plu, car elle faisait appel à l'imagination des élèves tout en leur donnant un cadre précis. Une fois leur texte écrit, un camarade devait le relire pour voir si l'histoire était cohérente et si les consignes avaient été respectées.
Lors de ces échanges entre élèves, j'ai vécu un moment de grâce en entendant ce type de questionnement :
- Comment sait-on s'il faut écrire -ent ou -ant à la fin d'un verbe quand on entend le son "en" ? Suivi de Ah oui, à chaque fois que je commence par "En + V-ant" comme "En attendant, en marchant..", sinon c'est le pluriel et ça se prononce pas !
- Madame, il a mis une phrase entière à la place de la question, ça marche pas ! - Non, j'ai pas mis une phrase ! - Si, il y a un sujet et un verbe, regarde!
Et un élève, embêté parce qu'il n'avait utilisé que des groupes nominaux et sentait bien que son texte était lourd même s'il n'y avait pas de vraies répétitions, et me demandait comment formuler différemment ce qu'il voulait dire.
Bref, cette séance était très riche, mais malheureusement, malgré mes tentatives, je n'ai pas réussi à retrouver le même engouement à la séance suivante pour finaliser les textes...
3. les défis français
Mis en place en fin d'année, au départ pour combler des séances où beaucoup d'élèves étaient absents, les défis ont été une vraie réussite.
Les élèves sont facilement entrés dans le jeu et la compétition. Les exercices d'EDL étaient suffisamment variés et sous des formes souvent ludiques. La consigne visant à n'avoir les points que sur un exercice entièrement réussi à pousser les plus récalcitrants à utiliser les outils à disposition.
"Madame, regardez ! Ce sera ptet la seule fois que vous me verrez utiliser un dictionnaire !"
Ayant l'esprit de contradiction, j'ai refait des défis !! ;)
La différenciation se fait toute seule, car les élèves se répartissent les exercices en fonction de leurs compétences. Par contre, tous ne font pas nécessairement tous les exercices.
Évidemment, les défis ne sont là que pour revoir des notions déjà vues et revues... et parfois les groupes ne sont pas très bien faits et le travail s'en ressent. Au départ, je visais des groupes homogènes et finalement, ce qui marche le mieux c'est de laisser les élèves choisir leurs groupes, parce que ce qui est primordial dans le travail de groupe, ce ne sont pas les compétences mais la bonne entente !
4. En conclusion :
- Les leçons/séances d'EDL doivent être courtes (rituels ou non) et régulières.
- Si en dehors de rituel, elles doivent être insérées dans des objectifs de production d'écrit ou de lecture les plus concrets possibles.
- Les consignes et les modalités doivent être variées, si possible ludiques ou sous forme de défis.
- Les fiches à exercices systématiques sont à bannir. C'est juste une perte de temps et de papier.
- Le travail en petit groupe (avec ou sans enseignant) est très positif, il faut donc trouver des activités autonomes pour se libérer du temps avec certains élèves. Les activités autonomes ne doivent pas nécessiter des compétences complexes et doivent être suffisamment attractives pour que les élèves s'y investissent sans l'adulte derrière eux.
Bref, une nouvelle année d'expérimentation à venir !!
2 commentaires -
Par segpalienor le 15 Juillet 2014 à 12:51
Les différentes expériences menées en classe
AVANT 2012
Il y a quelques années, j'étais très classique. Je faisais les leçons classe entière, suivi dune longue série de fiches d'exercices, numérotées et classées par ordre de difficulté. Les élèves les plus rapides en faisaient plus, et donc approfondissaient plus la leçon, avec des difficultés supplémentaires. Côté organisation, les élèves étaient autonomes, allaient chercher la fiche suivante dans le bon classeur et me remettaient les fiches à corriger au fur et à mesure.
Constats de l'époque
Les séances d'EDL étaient sans fin, car il y a toujours des fiches à corriger, des fiches de difficulté supérieure... Les fiches étaient faites à la chaine, sans réflexion et surtout sans aucun réinvestissement. Le bon côté, mes élèves appréciaient assez ses séances, demandant peu d'investissement personnel, très scolaires et avec l'impression de réussir plus ils avançaient dans l'ordre des fiches. Certains faisaient même des compétitions entre eux. Ne tenant pas compte du nombre d'erreurs par fiches mais de la rapidité d'exécution. La différenciation était très limitée car chaque élève passait le même nombre de séance sur le même thème, ce qui ne correspondait pas aux besoins réels de la classe.
2012-2013
J'ai donc voulu tester le plan de travail pour l'EDL l'année dernière. Le but était de différencier vraiment à partir des besoins. Et d'utiliser l'autonomie des élèves pour faire des mini-leçons avec quelques élèves au lieu de leçons magistrales.
Constats suite à cette expérience :
Mis à part quelques élèves très scolaires (les mêmes qui appréciaient les fiches sans fin de l'année précédentes probablement), les plans de travail sont vite devenus une corvée :
- pour les élèves : car ils perdaient très vite de vue le but des plans de travail, car ils passaient un temps fou à se corriger puisque là aussi ils essayaient de finir le plus rapidement possible sans réfléchir.
- pour moi : car les corrections et les gestions des couleurs (voire mon fonctionnement dans le lien plus haut), et surtout la création des plans individuels pour mes deux classes me donnait une charge de travail beaucoup trop importante.
Autre inconvénient et de taille, je n'ai jamais pu vraiment dégager de temps pour faire les mini-leçons voulues. En effet, soit les élèves étaient incapables de réaliser les exercices seuls, soient ils se perdaient dans les codes employés et ne trouvaient pas la leçon support, soit le plus souvent leur manque de motivation faisaient qu'ils ne travaillaient pas à moins d'être sûrs que je les observais attentivement... (et je passe le bazar si ce n'était pas le cas...).
2013-2014
J'ai donc voulu associer les plans de travail à des objectifs à court terme : des dictées. J'ai également fait des groupes de niveau au lieu d'individualiser complètement les PDT, ce qui me faisaient 3 PDT/dictées à préparer pour les deux classes 4ème/3ème à chaque période.
Constats suite à cette expérience :
J'ai retrouvé exactement les mêmes problèmes de gestion de groupe que l'année précédente, à tel point que j'ai du utiliser mes créneaux en demi-classe pour les 4èmes afin de faire ses plans de travail de façon un peu sereine. Impossible de faire des mini-leçons, pas de réelle réflexion sur la langue, aucun réinvestissement et clairement une grande souffrance de la part de mes élèves. J'ai donc arrêté l'expérience au bout d'un trimestre.
CONCLUSION sur les plans de travail en EDL
Malgré les avantages notables constatés dans le primaire par exemple de cette méthode de travail, je ne crois pas qu'elle puisse être appliquée en EDL en SEGPA.
En effet, l'EDL est LA difficulté du public SEGPA. Chaque notion est souvent d'une grande complexité pour eux, car très abstraite à la base. Ils ont besoin donc d'être totalement disponibles intellectuellement pour appréhender ces concepts.
Hors les PDT, nécessitent la mise en œuvre de compétences d'autonomie de haut niveau : comprendre le plan en lui-même et les codes utilisés, éventuellement aller chercher les documents nécessaires (leçons, fiches d'exercices) aux bons endroits, jongler entre différents exercices ayant trait à différentes compétences, gérer ses propres outils de rangement...
Sans compter les compétences liées au travail autonome en lui-même : être capable d'attendre que l'adulte soit disponible pour aider et faire autre chose en attendant, avoir son matériel, travailler sans l'adulte juste à côté, ne pas bavarder ou chahuter...
Bref, je pense avoir mis la barre trop haute avec ses PDT en EDL.
Pourtant j'en retire certains points positifs :
- L'entrainement à la dictée me parait essentiel en collège (surtout dans l'optique de la préparation du DNB pro pour certains). Écrire sous la dictée est effrayant pour grand nombre de mes élèves et l'apprentissage des consignes de dictée doit se faire petit à petit. Je renouvellerai donc les dictées, sous différentes formes, dans une optique première de familiarisation avec ses codes.
- L'idée de différencier les leçons, sous forme de mini-ateliers de langue (ce que je n'ai plus faire que rarement). Pour libérer le reste du groupe, je leur proposerai cette fois des activités d'autonomie autres que de l'EDL !!
- Les élèves se sont montrés globalement capables d'utiliser les codes et les outils proposés. Ils ont accueilli favorablement les changements proposés et maitrisent de mieux en mieux leurs propres outils (classeurs/porte-vues)
A suivre mon bilan en EDL version rituels !
2 commentaires -
Par segpalienor le 8 Décembre 2013 à 11:55
En cette fin de trimestre mon bilan est très mitigé.
Pour les 3èmes, qui sont plutôt autonomes, les rituels phrases du jour fonctionnent bien, et mes élèves commencent à acquérir des connaissances en grammaire. Niveau dictée, je suis plus sceptique, les mots invariables ne sont pas appris et même si la préparation de dictée est assez bien faite, le réinvestissement n'existe pas....
J'ai l'impression de passer un temps fou en préparation pour peu de résultats au final...
Par contre, suite à une production d'écrit, si je fais un point réflexion sur la langue, là ils sont attentifs et ça rentre !! J'ai eu des échanges intéressants avec certains sur les participes passés et présents notamment.
Donc pour eux, la réponse est claire. Plus d'exercices systématiques. Surtout ceux sur les homophones qui ne font que renforcer les confusions... Mais des moments de réflexion à partir de leurs écrits. Je ne sais pas encore sous quelle forme exactement je pourrais faire ça : écrits spécifiques pour travailler un point de grammaire ou écrits libres, classe entière ou petits groupes, rituels ou intégré aux séquences de littérature...
Pour les 4èmes, c'est plus compliqué. Ils n'ont aucune autonomie et même les préparations de dictée sont compliquées pour eux. Et les rituels en classe entière ne fonctionne pas non plus. Ils ne savent toujours pas repérer un verbe malgré les rituels, les exercices systématiques, et les trucs et astuces trouvés ensemble... De plus retravailler leurs écrits est très difficile, ils se cabrent, même en tout petit groupe.
Je vais tenter les jeux d'orphys et de lutinbazar, mais je ne pourrais le faire qu'en demi-classe car l'autonomie est impossible même sur des exercices basiques (sans parler des soucis de comportement). Ces jeux seront l'occasion de faire réfléchir sur les règles et de les automatiser. Je ne les laisserai évidemment pas en autonomie dessus mais serait avec eux pas à pas.
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Par segpalienor le 10 Août 2013 à 23:20
En fin d'année j'ai donné ce petit questionnaire à mes classes principales. Deux versions car les 3èmes étaient sortants mais je garde les 4èmes l'année prochaine !
J'ai adoré lire ce qu'ils ont écrit !! Certains m'ont demandé des choses précises, comme un élève qui m'a demandé d'éviter les petits surnoms affectueux qui m'échappent parfois "madame, on est plus des poulets !!". Deux élèves m'ont demandé d'éviter de crier le matin (je ne vois pas de quoi elles parlent ! ). Sinon, ils ont aimé les plans de travail et l'autonomie et se souviennent surtout des derniers cours évidemment. Certains m'ont mis des petites choses gentilles ou rigolotes
J'ai eu aussi quelques demandes sérieuses : notamment un 3ème qui voulait plus d'éducation civique en classe pour être mieux préparé pour le DNB.
Ils ont aussi su prendre le recul pour voir s'ils avaient assez travaillé ou non et appris des choses sur leur personnalité !
Mais quelques uns se sont sentis gênés de cette demande et n'ont pas su quoi écrire ! ça viendra !
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