• Bilan EDL (1) : tentatives de plan de travail

    Les différentes expériences menées en classe

     

    AVANT 2012

    Il y a quelques années, j'étais très classique. Je faisais les leçons classe entière, suivi dune longue série de fiches d'exercices, numérotées et classées par ordre de difficulté. Les élèves les plus rapides en faisaient plus, et donc approfondissaient plus la leçon, avec des difficultés supplémentaires. Côté organisation, les élèves étaient autonomes, allaient chercher la fiche suivante dans le bon classeur et me remettaient les fiches à corriger au fur et à mesure.

    Constats de l'époque 

    Les séances d'EDL étaient sans fin, car il y a toujours des fiches à corriger, des fiches de difficulté supérieure... Les fiches étaient faites à la chaine, sans réflexion et surtout sans aucun réinvestissement. Le bon côté, mes élèves appréciaient assez ses séances, demandant peu d'investissement personnel, très scolaires et avec l'impression de réussir plus ils avançaient dans l'ordre des fiches. Certains faisaient même des compétitions entre eux. Ne tenant pas compte du nombre d'erreurs par fiches mais de la rapidité d'exécution. La différenciation était très limitée car chaque élève passait le même nombre de séance sur le même thème, ce qui ne correspondait pas aux besoins réels de la classe.

     

    2012-2013

    J'ai donc voulu tester le plan de travail pour l'EDL l'année dernière. Le but était de différencier vraiment à partir des besoins. Et d'utiliser l'autonomie des élèves pour faire des mini-leçons avec quelques élèves au lieu de leçons magistrales.

    Constats suite à cette expérience :

    Mis à part quelques élèves très scolaires (les mêmes qui appréciaient les fiches sans fin de l'année précédentes probablement), les plans de travail sont vite devenus une corvée :

    • pour les élèves : car ils perdaient très vite de vue le but des plans de travail, car ils passaient un temps fou à se corriger puisque là aussi ils essayaient de finir le plus rapidement possible sans réfléchir.
    • pour moi : car les corrections et les gestions des couleurs (voire mon fonctionnement dans le lien plus haut), et surtout la création des plans individuels pour mes deux classes me donnait une charge de travail beaucoup trop importante.

    Autre inconvénient et de taille, je n'ai jamais pu vraiment dégager de temps pour faire les mini-leçons voulues. En effet, soit les élèves étaient incapables de réaliser les exercices seuls, soient ils se perdaient dans les codes employés et ne trouvaient pas la leçon support, soit le plus souvent leur manque de motivation faisaient qu'ils ne travaillaient pas à moins d'être sûrs que je les observais attentivement... (et je passe le bazar si ce n'était pas le cas...).

     

    2013-2014

    J'ai donc voulu associer les plans de travail à des objectifs à court terme : des dictées. J'ai également fait des groupes de niveau au lieu d'individualiser complètement les PDT, ce qui me faisaient 3 PDT/dictées à préparer pour les deux classes 4ème/3ème à chaque période.

    Constats suite à cette expérience :

    J'ai retrouvé exactement les mêmes problèmes de gestion de groupe que l'année précédente, à tel point que j'ai du utiliser mes créneaux en demi-classe pour les 4èmes afin de faire ses plans de travail de façon un peu sereine. Impossible de faire des mini-leçons, pas de réelle réflexion sur la langue, aucun réinvestissement et clairement une grande souffrance de la part de mes élèves. J'ai donc arrêté l'expérience au bout d'un trimestre.

     

    CONCLUSION sur les plans de travail en EDL

    Malgré les avantages notables constatés dans le primaire par exemple de cette méthode de travail, je ne crois pas qu'elle puisse être appliquée en EDL en SEGPA.

    En effet, l'EDL est LA difficulté du public SEGPA. Chaque notion est souvent d'une grande complexité pour eux, car très abstraite à la base. Ils ont besoin donc d'être totalement disponibles intellectuellement pour appréhender ces concepts.

    Hors les PDT, nécessitent la mise en œuvre de compétences d'autonomie de haut niveau : comprendre le plan en lui-même et les codes utilisés, éventuellement aller chercher les documents nécessaires (leçons, fiches d'exercices) aux bons endroits, jongler entre différents exercices ayant trait à différentes compétences, gérer ses propres outils de rangement...

    Sans compter les compétences liées au travail autonome en lui-même : être capable d'attendre que l'adulte soit disponible pour aider et faire autre chose en attendant, avoir son matériel, travailler sans l'adulte juste à côté, ne pas bavarder ou chahuter...

    Bref, je pense avoir mis la barre trop haute avec ses PDT en EDL.

    Pourtant j'en retire certains points positifs :

    - L'entrainement à la dictée me parait essentiel en collège (surtout dans l'optique de la préparation du DNB pro pour certains). Écrire sous la dictée est effrayant pour grand nombre de mes élèves et l'apprentissage des consignes de dictée doit se faire petit à petit. Je renouvellerai donc les dictées, sous différentes formes, dans une optique première de familiarisation avec ses codes.

    - L'idée de différencier les leçons, sous forme de mini-ateliers de langue (ce que je n'ai plus faire que rarement). Pour libérer le reste du groupe, je leur proposerai cette fois des activités d'autonomie autres que de l'EDL !!

    - Les élèves se sont montrés globalement capables d'utiliser les codes et les outils proposés. Ils ont accueilli favorablement les changements proposés et maitrisent de mieux en mieux leurs propres outils (classeurs/porte-vues)

     

     

    A suivre mon bilan en EDL version rituels !

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Fabienne
    Dimanche 24 Août 2014 à 10:21

    Bonjour,

     

    je suis moi-même enseignante en SEGPA depuis très longtemps. Félicitations pour votre travail et le partage. C'est toujours intéressant d'échanger des idées. Je voudrais cette année, créer un blog avec mes élèves, mais je ne sais pas comment m'y prendre ; je me pose la question de l' accès me permettant un temps  de correction avant la diffusion. Pourriez-vous m'éclairer.

     

    Je voudrais aussi essayer de créer un blog personnel pour mettre mes travaux en ligne, comme vous. J'ai essayé de m'inscrire sur le site des profs blogueurs mais un message s'affiche pour informer du refus des adminsitrateurs d'inscrire de nouveaux !...

     

    Merci de votre aide,

     

    cordialement

     

    Fabienne

    2
    Dimanche 24 Août 2014 à 13:14

    bonjour, pour les élèves, le mieux c'est les blogs hébergés sur le web pédagogique, seul l'administrateur peut publier les sujets écrits par les élèves.

    Pour rejoindre la CPB, donc le forum privé, il faut avoir déjà créé un blog depuis au moins six mois. Je vous invite à lire les différentes conditions ici. En attendant, faites vous connaitre par l'intermédiaire des commentaires sur les blogs de la CPB, nous pourrons vous guider au fur et à mesure de l'avancée de votre blog.

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